PERFORMANCE : Déjà le mois de juin… Quel atterrissage fin d’année ? Les clefs que les tableaux de bord peuvent vous apporter
Juin, le mois charnière des dirigeants
Juin n’est pas simplement la fin d’un semestre ; pour la direction générale, c’est un moment pivot. C’est le point de bascule entre l’analyse du réalisé et l’anticipation du reste de l’exercice. En cette période, les tableaux de bord prennent toute leur valeur : ils permettent d’objectiver les performances, d’identifier les dérives, de redéfinir les priorités stratégiques et de préparer les arbitrages de fin d’année.
Dans un contexte économique instable marqué par une croissance européenne molle (0,9 % anticipée pour la zone euro en 2025 selon la Commission européenne) , une inflation persistante autour de 2,2 % et un resserrement des conditions de financement, les entreprises ont plus que jamais besoin d’outils de pilotage fiables, dynamiques et orientés vers l’action.
Ce texte vous propose une analyse approfondie du rôle stratégique des tableaux de bord en milieu d’exercice, des clés d’atterrissage à identifier, et des bonnes pratiques pour prendre des décisions éclairées d’ici décembre.
I. Pourquoi juin est un mois stratégique pour les directions générales
Arrivé à mi-chemin de l’année, le mois de juin impose un regard lucide sur les écarts entre prévisions budgétaires et réalisations concrètes. Les tableaux de bord permettent ici d’objectiver plusieurs dimensions :
- Le taux de réalisation des objectifs commerciaux (par segment, client, ou canal),
- Le niveau de rentabilité opérationnelle (marge brute, EBITDA, contribution directe),
- Le cash disponible et les prévisions de trésorerie à horizon 6 mois,
- L’avancement des projets stratégiques (digitalisation, innovation, recrutement…),
- Et surtout, la tendance générale de l’activité : stabilité, décélération ou accélération ?
Souligné par l’enquête de 2024 AFTE & Redbridge, les directions financières expriment des préoccupations quant à la visibilité à 6 mois. Cette enquête souligne l'importance de tableau qui permettent de formuler des recommandations stratégiques pour l’avenir proche.
Un moment d’inflexion budgétaire
À l’approche de septembre, les directions entament souvent les prévisions révisées de fin d’exercice (reforecast). Juin-juillet deviennent les mois de vérité : va-t-on atteindre les objectifs initiaux ou faut-il réviser l’atterrissage ?
Un excédent de performance peut ouvrir des marges de manœuvre pour accélérer les investissements. Un retard nécessite probablement des correctifs rapides, souvent contraignants, parfois douloureux (gel de postes, réduction des budgets, arbitrage d’investissements).
II. Les tableaux de bord : plus que des outils, des boussoles stratégiques
Les tableaux de bord ne sont pas de simples agrégateurs de données ; ils structurent la prise de décision. Encore faut-il qu’ils soient construits sur des fondations solides.
| Type | Objectif | Périodicité |
Exemples d’indicateurs |
|
Tableau de bord stratégique |
Pilotage des objectifs globaux de l’entreprise | Trimestriel à semestriel |
Chiffre d'affaires consolidé, taux de croissance, parts de marché, avancement des projets structurants |
|
Tableau de bord opérationnel |
Suivi de la performance quotidienne | Hebdomadaire à mensuel |
Ventes par canal, taux de conversion, délais de production, satisfaction client |
|
Tableau de bord financier |
Suivi de la rentabilité et de la trésorerie | Mensuel |
EBITDA, BFR, flux de trésorerie net, dette nette / EBITDA |
- Pertinence : les indicateurs doivent être directement liés aux leviers de performance.
- Actualisation rapide : en temps réel ou avec un délai de J+1 à J+5.
- Visualisation claire : tableaux croisés dynamiques, graphiques intelligents, codes couleur.
- Hiérarchisation des priorités : 10 à 15 indicateurs maximum par entité ou pôle.
- Narration synthétique : un bon tableau de bord doit permettre une lecture en 2 minutes.
Bonnes pratiques pour les tableaux de bords
- Formez vos équipes à l’utilisation d’outils comme Power BI, Tableau ou Looker pour les aider à maîtriser la visualisation dynamique des données et
- Intégrez les tableaux de bord dans le cycle de management mensuel (business review, comité de direction…)
- Adoptez des solutions spécialisées qui gagnent un temps précieux et garantissent la fiabilité des données. Gagnez des milliers € en utilisant les solutions BI Finance de Groupe BBM accessibles rapidement.
Les questions clés à poser en juin
Les indicateurs essentiels d’analyse sont généralement
- % d’objectif annuel réalisé à fin juin
- Le taux de croissance mensuelle ou trimestrielle glissante
- Prévisions pour les T3 et T4 basées sur la dynamique actuelle
🔍 Zoom analytique : des tableaux de bord bien conçus permettent de visualiser les écarts par rapport à la norme : budget, année N-1, moyenne sectorielle.
Leviers pour sécuriser l’atterrissage ?
- Accélérer les cycles de vente ?
- Réduire le churn client ?
- Optimiser le besoin en fonds de roulement (BFR) ?
- Réduire les charges « non stratégiques » ?
💡 Astuce DG : croisez performance commerciale et rentabilité. Un portefeuille client croissant mais avec une baisse de marge nette appelle à un recentrage opérationnel.
Où sont les zones de sous-performance ?
- Un produit ou un service en décroissance ?
- Une filiale dont les charges augmentent plus vite que les revenus ?
- Une productivité RH dégradée (CA / ETP en baisse) ?
Sept erreurs fréquentes à éviter dans le pilotage par tableaux de bord à mi-année
- Se concentrer uniquement sur les chiffres sans analyser les causes.
- Ne pas challenger les prévisions : trop souvent, elles sont linéaires ou basées sur le passé.
- Ignorer les indicateurs non financiers (satisfaction client, engagement des collaborateurs…).
- Multiplier les KPI inutiles : 30 indicateurs = aucun pilotage.
- Négliger les écarts inter-équipes ou inter-sites.
- Ne pas intégrer le facteur temps : les tendances glissantes sont souvent plus révélatrices que les instantanés.
- Faire du tableau de bord un outil descendant, sans en faire un levier de dialogue managérial.
III. Piloter les scénarios d’atterrissage
À partir de juin, il est essentiel de construire plusieurs scénarios d’atterrissage, basés sur des hypothèses mesurables et réalistes.
Le « worst case » : Préparer l’atterrissage dur
- Hypothèse : ralentissement de la demande, tensions sur les coûts, inertie des transformations.
- Actions : gel des embauches, réduction ou gel des CAPEX, renforcement du recouvrement.
Indicateur-clé : taux de transformation du chiffre d'affaires en cash net (Cash Conversion Ratio). Si ce ratio passe sous 60 %, une vigilance renforcée est requise.
Le « base case » : Assurer le respect des engagements
- Hypothèse : maintien des tendances du premier semestre.
- Actions : accélération modérée sur les axes rentables, optimisation des dépenses opérationnelles, focus sur la relation client.
Le « best case » : Accélérer dans les bonnes conditions
- Hypothèse : gains de part de marché, lancement réussi de nouveaux produits.
- Actions : investissements ciblés, embauches sur profils pénuriques, acquisition d’actifs stratégiques.
Conseil direction : chaque scénario doit être chiffré avec impacts sur EBITDA, cash et indicateurs RH, et être actualisé chaque mois dans le tableau de bord.
Le tableau de bord, levier de lucidité et de performance
Vers des tableaux de bord augmentés
Les directions générales les plus avancées s’orientent vers des tableaux de bord enrichis par :
- Des intégrations temps réel : données issues de l’ERP, CRM, outils RH
- L’intelligence artificielle : pour identifier des corrélations non évidentes (ex. : lien entre satisfaction client et churn),
- Must du Must, la data visualisation prédictive : projection des KPI à 3, 6, 9 mois selon différents scénarios
À mi-parcours de l’exercice, la question de l’atterrissage n’est pas un sujet comptable, mais un acte de gouvernance. Les tableaux de bord offrent bien plus que des chiffres : ce sont des outils de lucidité, de réactivité et de pilotage stratégique.
En juin, les meilleurs dirigeants savent qu’ils ne peuvent plus espérer que l’année « se rattrape d’elle-même ». Il faut décider. Trancher. Réallouer les ressources. Réorienter les actions. Et surtout, embarquer les équipes avec des objectifs clairs et atteignables.
Les tableaux de bord sont alors non pas des fins en soi, mais les instruments concrets d’un leadership exigeant et serein. Ils transforment l’incertitude en décisions, et les décisions en valeur durable.
Nos experts


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